Masque Gèlèdé

Le visage du masque possède une forme hautement conventionnelle et obéit à des canons de beauté bien définis. Le thème du cimier est un gélé stylisé, surmonté de deux animaux simplifiés.

Ce masque monochrome a été collecté dans la région de Daagbé et son cimier est la représentation du Balogoun. Le Balogoun dans la civilisation yoruba est un chef de guerre doté d’une puissance surhumaine qu’il tient des amulettes qu’il porte accrochées à son tablier rituel/laba. La conscience populaire le considère comme un être invincible.

Ce masque mâle ou Efè est porté pour la danse de nuit. Le visage porte des scarifications typiques de la région de Kétou, ancien royaume yoruba qui a prospéré jusqu’à la deuxième moitié du XVIIIe siècle. En bois monochrome, il est surmonté de deux oiseaux tenant en leur bec un serpent au-dessus d’un pangolin (fourmilier). La scène rappelle la vigilance et la force d’intervention des Iyami à travers ces deux oiseaux neutralisant le serpent qui attaque un pangolin. Elle symbolise la lutte de deux clans adverses.

Ce masque représente un Ilari, messager du roi de Porto-Novo/Hogbonou. Il porte la coiffure rituelle et symbolique des Ilari protégés par Eshu/Legba, déité protectrice des chemins et carrefours et appelés communément « hommes calendrier » car ils étaient astreints à se raser la moitié de la tête à chaque nouvelle lune. Masque collecté à Daagbé.

Ce masque qui possède les caractéristiques de la sculpture yoruba, ne porte pas de scarifications. Les yeux sont percés comme le veut la tradition yoruba-nago. Il est surmonté de deux mangoustes mordant un serpent. Il symbolise la solidarité du clan. Les mangoustes partagent toujours équitablement leurs proies entre elles et sont solidaires. Masque collecté à Daagbé.

Masque satirique utilisé pour la danse diurne. Le Gèlèdé se danse aussi pour tourner des individus en dérision afin de les amener à corriger leurs comportements déviants. Le Gèlèdé est une sorte de catharsis qui permet d’utiliser l’humour pour corriger les mœurs et ramener l’harmonie dans la communauté. Ce masque diurne tourne précisément en dérision un clan, à travers : - son totem montrant un singe, animal sacré - sa virilité représentée par un phallus exagérément disproportionné et en érection mais avec une hernie qui le rend impuissant. Il s’agit d’une double insulte adressée au clan et à ses hommes. Masque collecté à Daagbé.